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Groupe consultatif – les coresponsables

Ed Connors

Psychologue agréé de la province de l’Ontario d’ascendance mohawk et irlandaise, je suis membre de la bande autochtone du Territoire mohawk de Kahnawake. En 1982, j’ai commencĂ© Ă  travailler auprĂšs de communautĂ©s des PremiĂšres Nations, tant dans des centres urbains que ruraux Ă  travers le Canada. Pendant cette pĂ©riode, j’ai Ă©tĂ© directeur clinique d’un centre de santĂ© mentale pour enfants dans la ville de Regina et directeur du programme Sacred Circle, un programme de prĂ©vention du suicide spĂ©cialement conçu pour les communautĂ©s des PremiĂšres Nations du Nord-Ouest de l’Ontario. Pendant que je me procĂ©dais Ă  l’élaboration de ce service, je travaillais avec des aĂźnĂ©s et apprenais les rudiments des approches traditionnelles Ă  la guĂ©rison des PremiĂšres Nations. De 2008 Ă  2010, j’ai Ă©galement Ă©tĂ© membre d’un comitĂ© de proches aidants Ă  la Commission de la santĂ© mentale du Canada. Dans le cadre de ce travail, j’ai consultĂ© le comitĂ© consultatif des PremiĂšres Nations, des Inuits et des MĂ©tis concernant leur projet sur la sĂ©curitĂ© et les compĂ©tences culturelles et les pratiques relationnelles. Aujourd’hui, j’intĂšgre les connaissances traditionnelles de guĂ©rison tout en mettant ma formation de psychologue en pratique. J’ai Ă©galement travaillĂ© avec le First Peoples Wellness Circle (anciennement l’Association autochtone de la santĂ© mentale du Canada) depuis sa crĂ©ation il y a plus de 25 ans. J’ai aussi siĂ©gĂ© au conseil d’administration de l’Association canadienne pour la prĂ©vention du suicide dĂšs ses tout dĂ©buts. Je prĂ©side actuellement le First Peoples Advisory Committee (comitĂ© consultatif des premiers peuples).

Lorsqu’il y a 30 ans, je travaillais avec l’aĂźnĂ© Alec Skead Ă  l’élaboration du programme qu’il a baptisĂ© Sacred Circle: Providing a Way of Life, je ne savais pas qu’il me lançait dans une aventure et un apprentissage qui se poursuivraient encore Ă  ce jour. Alec savait que la seule façon de soutenir les personnes qui optent pour la vie est de les aider Ă  trouver rĂ©ponse aux importantes questions existentielles suivantes : D’oĂč suis-je ? Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? OĂč vais-je ? En revanche, cela a amenĂ© ces personnes Ă  se familiariser avec la philosophie du Mino Bimaadiziwin (comment vivre une bonne vie). Aujourd’hui, c’est ce que nous entendons par « la promotion de la vie ». VoilĂ  pourquoi nous avons dĂ©cidĂ© de participer Ă  l’élaboration de cet outil conçu pour les communautĂ©s. Je crois que ce projet nous amĂšne encore plus loin dans notre exploration du savoir de nos aĂźnĂ©s, savoir qui j’en suis sĂ»r peut nous aider Ă  vivre pleinement nos vies aujourd’hui et dans l’avenir.

Jennifer White

Je suis professeure adjointe Ă  l’École des Soins pour enfants et adolescents de l’UniversitĂ© de Victoria et je travaille en prĂ©vention du suicide depuis 30 ans. J’aitoujours Ă©tĂ© intĂ©ressĂ©e Ă  comprendre comment nous percevons la prĂ©vention du suicide chez les jeunes et notre façon d’en parler, de mĂȘme que les effets de cette perception et de ce discours sur les personnes que nous nous efforçons d’aider. La plus grande partie de mon travail s’est centrĂ©e sur l’étude de moyens de rechange aux approches standardisĂ©es, spĂ©cialisĂ©es, impersonnelles et fondĂ©es sur des facteurs de risque en matiĂšre de suicide chez les jeunes. Le prĂ©sent projet marque un point tournant quant Ă  notre façon de rĂ©flĂ©chir Ă  ce que signifie « prĂ©venir le suicide » et je suis trĂšs enthousiaste Ă  l’idĂ©e de contribuer Ă  ces nouvelles approches fondĂ©es sur des discussions qui utilisent « le langage de la vie ».

En 2003, j’ai Ă©tĂ© coauteure d’une Ă©tude intitulĂ©e : Guide des stratĂ©gies prometteuses pour la prĂ©vention du suicide chez les jeunes Autochtones; cela fut pour moi une de mes premiĂšres occasions de rĂ©flĂ©chir en profondeur Ă  ce qui arriverait si nous pratiquions la prĂ©vention du suicide en tenant compte de l’histoire de la colonisation et de ses effets nĂ©gatifs sur les jeunes Autochtones, leurs familles et communautĂ©s. À cette Ă©poque, le langage de la « dĂ©colonisation » m’était Ă©tranger, mais je m’éveillais sensiblement Ă  la rĂ©alitĂ© de ma propre implication dans l’histoire colonialiste des pionniers canadiens.

Ce projet s’inspire du principe « prĂȘcher par l’exemple ». Chaque pratique prĂ©sentĂ©e ici sert Ă  nous rappeler ce que les peuples autochtones savent et appliquent depuis des milliers d’annĂ©es : que les enseignements intergĂ©nĂ©rationnels, l’apprentissage sur le territoire, l’éthique collective et les cĂ©rĂ©monies culturelles sont des outils qui servent Ă  vivre bien. En mĂȘme temps, sans un engagement Ă©thique et politique plus large Ă  respecter les traitĂ©s, le rĂšglement des revendications territoriales, et le maintien du droit inhĂ©rent des peuples autochtones Ă  l’autodĂ©termination, ces sages pratiques qui font la promotion de la vie demeurent limitĂ©es. Il ne peut y avoir de bien-ĂȘtre sans justice.

Groupe consultatif – les membres

Normand D'Aragon

Normand d’Aragon travaille au QuĂ©bec en tant que psychologue agréé depuis 1983. Au cours des derniers vingt ans, il a Ă©tĂ© praticien et formateur dans un certain nombre de communautĂ©s inuites et des PremiĂšres Nations du Nord quĂ©bĂ©cois. En 2001, il a Ă©tĂ© cofondateur de l’Association PrĂ©vention Suicide PremiĂšres Nations et Inuits du QuĂ©bec (APSPNIQ) oĂč il a agi Ă  titre de directeur jusqu’en 2012. Pendant 10 ans il a Ă©tĂ© coordonnateur de la confĂ©rence annuelle Dialogue pour la vie. Au fil des ans, les pratiques et enseignements culturels offerts par les aĂźnĂ©s sont devenus la partie la plus importante des activitĂ©s d’apprentissage et de guĂ©rison lors de ces rassemblements.

Dans son travail de psychologue auprĂšs de personnes Ă  risque ou endeuillĂ©es Ă  la suite du suicide d’un ĂȘtre cher, Normand D’Aragon appliquait un modĂšle d’analyse d’intĂ©gration intergĂ©nĂ©rationnelle qui tient compte des antĂ©cĂ©dents familiaux multigĂ©nĂ©rationnels dans leur contexte social, culturel et politique. Il a fait de nombreux exposĂ©s sur l’application de cette approche gĂ©nĂ©rationnelle au suicide au Canada et en Nouvelle-ZĂ©lande. Il siĂšge Ă©galement au conseil d’administration du First Peoples Wellness Circle (FPWC).

Par son engagement d’aidant envers la protection et la promotion de la vie, mais aussi grĂące Ă  son propre cheminement de guĂ©rison, il espĂšre honorer tous ses frĂšres et sƓurs, et de maniĂšre plus particuliĂšre, la mĂ©moire et l’hĂ©ritage de ses ancĂȘtres des PremiĂšres Nations qui font partie de son arbre gĂ©nĂ©alogique. Il est fier d’avoir Ă©tĂ© adoptĂ© par la Nation innue du QuĂ©bec et par la Nation Maori d’Aotearoa de Nouvelle-ZĂ©lande.

Henry Harder

Je m’appelle Henry George Harder et je suis un universitaire autochtone. Par le passĂ©, j’ai Ă©tĂ© prĂ©sident de l’École des sciences de la santĂ© de l’UniversitĂ© du nord de la Colombie Britannique, et j’occupe actuellement la chaire Dr. Donald B. Rix de leadership en recherche de la C.-B. sur l’environnement et la santĂ© des Autochtones. En plus d’enseigner et de faire de la recherche, je suis Ă©galement psychologue agréé Ɠuvrant dans les domaines de la santĂ© mentale, du rĂ©tablissement et de la gestion des invaliditĂ©s depuis plus de 30 ans.

Je suis Ă  la fois grand-papa, pĂšre, Ă©poux, grand-oncle, oncle, cousin, frĂšre et fils. Ma mĂšre Ă©tait une Russe mennonite mais j’ignore tout de la lignĂ©e de mon pĂšre. Sur ma mĂšre, tout ce que j’ai su, c’est qu’elle Ă©tait Autochtone et qu’elle faisait partie du Clan du Loup. Sa meilleure amie m’a appris que mon second prĂ©nom Ă©tait George parce que c’était le prĂ©nom de mon pĂšre. Deux hypothĂšses ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es quant Ă  la famille de mon pĂšre. La premiĂšre, c’est qu’elle Ă©tait mĂ©tisse, mon oncle ayant Ă©tĂ© propriĂ©taire d’une entreprise Ă  Rosthern, en Saskatchewan, prĂšs de Batoche, et que ma mĂšre lui rendait parfois visite. La seconde hypothĂšse est que ses origines se trouveraient dans la direction opposĂ©e, vers la rĂ©gion Centre-Nord de la C.-B. , probablement chez les Gitxsan ou les Wet’suwet’en, principalement en raison de la ressemblance physique et d’autres traits, et certains antĂ©cĂ©dents familiaux. Comme je ne connais pas le nom de mon pĂšre biologique ni d’autres dĂ©tails Ă  son sujet, je ne pourrai jamais retracer ses origines. Cela me remplit d’une immense tristesse et d’un dĂ©sir d’appartenance inassouvi.

J’ai grandi en tant que Mennonite, et non en tant qu’Autochtone. J’ai Ă©tudiĂ© dans un collĂšge de thĂ©ologie et ai Ă©tĂ© prĂ©dicateur un certain temps. J’ai passĂ© les 14 derniĂšres annĂ©es Ă  la recherche de mon identitĂ© autochtone, de mon indigĂ©nĂ©itĂ©. Ça n’a pas Ă©tĂ© un voyage de tout repos. Par la suite, je me suis retrouvĂ© Ă  UBC  oĂč j’ai dĂ©crochĂ© un doctorat en psychologie. Au cours de cette pĂ©riode, j’ai souffert de quelques prĂ©jugĂ©s, certains profs ne voulant pas voir un jeune d’un quartier pauvre de Vancouver rĂ©ussir. Aussi, n’ayant aucune attirance pour les mĂ©thodes de recherche quantitative, je ne me suis dĂ©veloppĂ© qu’au contact de la recherche qualitative. Ces expĂ©riences ont façonnĂ© la personne que je suis et la façon dont j’aborde tous les aspects de la vie, y compris la recherche.

Je suis Autochtone et chercheur autochtone. Aujourd’hui, je vais au-delĂ  de la recherche qualitative et embrasse les mĂ©thodes de recherche autochtones. Je rejette catĂ©goriquement l’idĂ©e que les mĂ©thodes de recherche conventionnelles soient l’unique façon de chercher la vĂ©ritĂ© et d’acquĂ©rir la connaissance. De nombreux membres de la communautĂ© me l’ont dit et je l’ai mĂȘme entendu dans diverses autres communautĂ©s autochtones Ă  travers le monde : « C’est depuis toujours que nous faisons de la recherche, sauf que nous n’appelions pas cela ainsi ».

Carol Hopkins

Carol Hopkins est directrice administrative de la Thunderbird Partnership Foundation (une division de la Fondation autochtone nationale de partenariat pour la lutte contre les dépendances) et elle est membre de la Nation Lenape de Moraviantown, en Ontario.

Carol a travaillĂ© 20 ans dans le domaine de la toxicomanie et de la santĂ© mentale chez les PremiĂšres Nations. Elle est dĂ©tentrice d’une maĂźtrise en travail social de l’UniversitĂ© de Toronto et d’un diplĂŽme en connaissances sacrĂ©es autochtones, l’équivalent d’un doctorat dans les systĂšmes d’éducation occidentaux. Carol est Ă©galement chargĂ©e de cours Ă  l’école de travail social du King’s University College de l’UniversitĂ© Western.

Carol a coprĂ©sidĂ© des initiatives nationales rĂ©putĂ©es pour leurs pratiques exemplaires en matiĂšre d’analyse et d’élaboration de politiques nationales; ces initiatives ont constituĂ© la toile de fond du Continuum des services de mieux-ĂȘtre mental pour les PremiĂšres Nations (CSMMPN), du cadre Honorer nos forces : Cadre renouvelĂ© du programme de lutte contre les toxicomanies chez les PremiĂšres nations du Canada, du Cadre d’évaluation du bien-ĂȘtre des Autochtones et des lignes directrices pour des pratiques exemplaires dans le traitement culturellement appropriĂ© des problĂšmes de consommation d’inhalants. Carol a Ă©galement inspirĂ© la mise sur pied de l’Évaluation du bien-ĂȘtre des Autochtones. En reconnaissance de son travail, elle a reçu le prix des Champions de la santĂ© mentale de 2015 dans la catĂ©gorie Recherche/Clinique, le prix Innovation de SantĂ© Canada; elle est membre du Conseil consultatif du ministre ontarien de la SantĂ© et des Soins de longue durĂ©e, et elle a Ă©tĂ© invitĂ©e par la ministre de la SantĂ©, Dr Jane Philpott, Ă  se joindre Ă  la dĂ©lĂ©gation canadienne Ă  l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies lors de sa session extraordinaire consacrĂ©e au problĂšme mondial de la drogue.

Shannon LaFlamme

Je vis sur le territoire traditionnel Katzie de Pitt Meadows, C.-B., et je suis fiÚre de travailler pour la First Nations Health Authority (FNHA) en tant que conseillÚre en programmes de santé mentale. Mon portefeuille inclut la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les jeunes Autochtones (SNPSJA), un volet de financement mis en chantier par le Gouvernment du Canada en 2004. La SNPSJA vise à réduire les facteurs de risque qui contribuent au suicide et à promouvoir les facteurs de protection pour prévenir le suicide chez les jeunes des PremiÚres Nations de 10 à 30 ans vivant dans une réserve.

En 2006, j’ai obtenu un B.A. en psychologie de l’UniversitĂ© Simon Fraser et je travaille actuellement Ă  l’obtention d’une maĂźtrise en santĂ© publique Ă  l’UniversitĂ© de London. Depuis 2005, j’ai travaillĂ© dans divers secteurs de l’Agence de la santĂ© publique du Canada, et depuis 2007, dans divers secteurs du ministĂšre de la SantĂ© des PremiĂšres Nations.  Le travail que j’accomplis au sein de l’équipe du mieux-ĂȘtre mental des services de santĂ© et de mieux-ĂȘtre communautaires de FNHA me passionne et je suis convaincue que le mieux-ĂȘtre mental est le fondement-mĂȘme d’une santĂ© et d’un mieux-ĂȘtre globaux. Mon expĂ©rience personnelle dans le domaine de la prĂ©vention du suicide chez les jeunes me motive Ă  travailler pour que les jeunes d’aujourd’hui aient un avenir plus prometteur, lĂ  oĂč l’aide est disponible et accessible pour ceux d’entre eux qui souffrent de troubles affectifs, de traumatisme et de toxicomanie, et oĂč des programmes de rĂ©tablissement jouissent de l’appui de l’ensemble de la communautĂ©, et ce, sans stigmatisation ni jugement.

Chris Mushquash

Dr Christopher Mushquash est professeur adjoint au dĂ©partement de psychologie de l’UniversitĂ© Lakehead et Ă  la division des sciences humaines de l’École de mĂ©decine du Nord de l’Ontario. Il est titulaire d’une  Chaire de recherche du Canada en santĂ© mentale et toxicomanies et psychologue clinique Ă  la Dilico Anishinabek Family Care. La recherche de Dr Mushquash porte sur la pertinence culturelle des Ă©valuations et interventions en santĂ© mentale et toxicomanies et sur la nĂ©cessitĂ© pour les interventions en santĂ© Ă  l’égard des PremiĂšres Nations d’ĂȘtre conformes Ă  leur rĂ©alitĂ© culturelle et contextuelle. Dans le cadre de son travail de recherche, Dr Mushquash Ă©tablit des relations et des partenariats au sein de communautĂ©s et organismes des PremiĂšres Nations. D’un point de vue clinique, il fournit des services d’évaluation, d’intervention et de consultation aux enfants, adolescents et adultes des PN. Sa recherche est financĂ©e par Les Instituts de recherche en santĂ© du Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines, NeuroDevNet, la Ontario Mental Health Foundation, SantĂ© Canada, la Fondation ontarienne de neurotraumatologie et le MinistĂšre de la Recherche et de l’Innovation. Dr Mushquash a obtenu de nombreux prix pour son travail, notamment Le Prix du nouveau chercheur dĂ©cernĂ© par le prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© canadienne de psychologie (SCP), le prix le plus prestigieux attribuĂ© par la SCP au Canada, le prix Outstanding Alumni Award de l’UniversitĂ© Lakehead (en reconnaissance de ses accomplissements en dĂ©but de carriĂšre), le prix Northwestern Ontario Visionary Award (reconnaissant le leadership, l’engagement communautaire, le bĂ©nĂ©volat, le mentorat, ainsi que le caractĂšre unique et dĂ©terminant de la contribution de jeunes professionnels de la rĂ©gion au sein de leur communautĂ©), et aussi une bourse en vertu du Programme de bourses de nouveaux chercheurs du MinistĂšre de la Recherche, de l’Innovation et des Sciences de l’Ontario. Il est membre du CollĂšge de nouveaux chercheurs et crĂ©ateurs en art et en science de la SociĂ©tĂ© royale du Canada. Dr Mushquash est OjibwĂ© et membre de la PremiĂšre Nation Pays Plat.

W. J. (Bill) Mussell

W. J. (Bill) Mussell siĂšge au conseil d’administration des organismes suivants : (a) le First Peoples Wellness Circle (une ramification de la Native Mental Health Association of Canada—prĂ©sident durant 20 ans); (b) la SociĂ©tĂ© pour les troubles de l’humeur du Canada; et (c) la Thunderbird Partnership Foundation(v.-p.). M. Mussell est Ă©galement coreprĂ©sentant du Carrefour des PremiĂšres Nations et des personnes d’origine autochtone, RCRID Ă  l’UniversitĂ© de la Saskatchewan.

Alors que j’étais membre exĂ©cutif bĂ©nĂ©vole de la FraternitĂ© des Indiens d’AmĂ©rique-du-Nord (FIAM) et Ă©tudiant de premier cycle Ă  UBC de 1959 Ă  1960, j’ai poursuivi des Ă©tudes en dĂ©veloppement social, Ă©ducation et santĂ©. Notre travail de recherche au sein de la FIAM, lequel nous avait amenĂ©s Ă  nous rendre dans plusieurs tribus autochtones de l’IntĂ©rieur de la C.-B., montrait clairement la profonde nĂ©cessitĂ© d’un travail de restauration de la santĂ© et du mieux-ĂȘtre sur les plans physique, affectif, cognitif et spirituel. Un tel travail exigerait une Ă©tude sĂ©rieuse des conditions et des situations pouvant contribuer Ă  l’absence de mieux-ĂȘtre holistique, et une documentation de nos antĂ©cĂ©dents pouvant rĂ©vĂ©ler les effets des lois et politiques qui rĂ©gissent nos vies en tant que bandes ou communautĂ©s d’Indiens inscrits du gouvernement du Canada, lequel ne nous percevait pas comme des ĂȘtres humains. Des Ă©tudes de ce genre nous ont permis de comprendre pourquoi les enseignements de nos ancĂȘtres n’étaient plus mis en pratique, nommĂ©ment la dimension spirituelle de la vie sur terre et les rituels et cĂ©rĂ©monies s’y rapportant, de mĂȘme que l’importance de marcher la tĂȘte haute, fiĂšrement et dignement.

Les dix annĂ©es suivantes, j’ai acquis des compĂ©tences en travail social et en enseignement secondaire, entrepris des Ă©tudes en consultation psychologique et acquis un considĂ©rable bagage professionnel et bĂ©nĂ©vole. J’ai siĂ©gĂ© comme trĂ©sorier et ensuite comme prĂ©sident au conseil d’administration du Centre d’amitiĂ© autochtone de Vancouver (de 1964 Ă  1967) lequel axait son action sur les dĂ©fis auxquels faisaient face un nombre grandissant de membres des PN en transition qui venaient Ă  Vancouver rĂȘvant d’y trouver de meilleures conditions de vie, comme par exemple l’accĂšs aux Ă©tudes supĂ©rieures. Les programmes offerts au Centre reposaient largement sur les heures gĂ©nĂ©reusement fournies par des bĂ©nĂ©voles habituĂ©s Ă  ce genre de dĂ©fis. Bien que dans les rĂ©serves les ressources allouĂ©es aux services aient Ă©tĂ© limitĂ©es, Ă  Vancouver, il Ă©tait encore plus difficile d’y avoir accĂšs. GrĂące Ă  mon emploi d’agent de probation, je me suis Ă©galement familiarisĂ© avec le travail du personnel des services correctionnels, principalement sur l’Île de Vancouver et ensuite Ă  titre d’agent fĂ©dĂ©ral de libĂ©ration conditionnelle, d’abord Ă  Vancouver et ensuite Ă  Abbotsford. Pendant que j’exerçais ces fonctions, j’ai donnĂ© quelques cours d’introduction Ă  la criminologie et Ă©tĂ© chef de ma PremiĂšre Nation avant d’accepter un poste Ă  Ottawa qui consistait Ă  examiner des questions relevant des Affaires indiennes d’une perspective nationale. Avoir Ă©tĂ© tĂ©moin de l’émergence et de l’élaboration de la FNI (FraternitĂ© nationale des Indiens), de la prĂ©sentation du Livre rouge au premier ministre, et avoir fait l’expĂ©rience de divers aspects des relations Indiens-Blancs dans la plupart des rĂ©gions du Canada ont Ă©tĂ© pour moi les points culminants de cette pĂ©riode de ma vie. Je suis retournĂ© Ă  Vancouver en 1971.

Durant les 30 annĂ©es qui ont suivi, j’ai choisi d’axer mon travail sur l’éducation, le dĂ©veloppement social et sanitaire, incluant des considĂ©rations de justice sociale, de gouvernance, de rĂ©tablissement, et l’importance de la culture en tant que facteur social dĂ©terminant du mieux-ĂȘtre autochtone. Ma poursuite de ces intĂ©rĂȘts s’est enrichie tout au long de mon engagement dans un programme d’études universitaires (Ă©ducation des adultes et Ă©tudes supĂ©rieures) par la mise en chantier d’un Ă©tablissement d’enseignement postsecondaire particuliĂšrement conçu pour prĂ©parer et outiller les spĂ©cialistes Ă©tablis dans la communautĂ© Ă  fournir de l’information sur la santĂ©, Ă  livrer des services en matiĂšre de santĂ© et de toxicomanie et Ă  axer leur action sur la promotion du mieux-ĂȘtre auprĂšs des familles et de la communautĂ© en s’appuyant sur les forces culturelles. L’Institut Salishan a offert ces programmes pendant prĂšs de 15 ans au  Centre Naramata , et bon nombre de PremiĂšres Nations de la C.-B. et de l’Alberta l’ont contactĂ© pour obtenir de la formation en dĂ©veloppement des compĂ©tences dans leurs propres communautĂ©s. Ce genre de travail m’a amenĂ© Ă  m’engager dans divers projets de recherche, Ă  Ă©crire des rapports et des publications sous contrat, des rapports d’évaluation (en santĂ© communautaire et services Ă  l’enfance et Ă  la famille), ainsi que des discours thĂšmes et autres prĂ©sentations connexes pour confĂ©rences. C’est avec fiertĂ© que j’ai rempli les fonctions d’éducateur principal et de directeur de l’Institut. Les projets d’études sur les violences physiques et sexuelles, la dĂ©pression et le suicide, ainsi que la santĂ© et le mieux-ĂȘtre de nos communautĂ©s des PN ont particuliĂšrement retenu mon attention durant cette Ă©tape de ma vie active, tout cela fait qu’aujourd’hui je me retrouve Ă  un Ăąge bien avancĂ©.

Les dĂ©fis que je continue de relever dans le cadre de mon action et de mon engagement touchent le mieux-ĂȘtre mental, les toxicomanies, l’épigĂ©nĂ©tique, le besoin de sages pratiques afin de restaurer la confiance et la fiertĂ© en tant que « gens de la Terre » qui avançons avec assurance et espoir grĂące au soutien de notre communautĂ© et Ă  un sens profond de notre vie et de notre raison-d’ĂȘtre ancrĂ© dans les enseignements de nos ancĂȘtres autochtones. Travailler sur la vĂ©ritĂ© et la rĂ©conciliation est l’activitĂ© qui dĂ©crit le mieux le but que je poursuis dans la vie et que je m’emploie Ă  atteindre par mon engagement au sein des organismes citĂ©s au dĂ©but de ce compte rendu.

 

MatiÚre à réflexion

Lorsque nous cherchons rĂ©ponse aux questions sur la vie contemporaine des Autochtones, il est important de se rappeler que nous savons trĂšs peu de choses sur la vie de nos ancĂȘtres entre 1850 et 1920, en particulier ces aspects de la vie qui nous ont permis de survivre et de prospĂ©rer. Pour nous la vie est continue et parce qu’elle est continue, elle prend la forme que chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration qui l’embrasse lui donne au passage.

Stephanie Wellman

Originaire des Prairies, je rĂ©side en Territoire algonquin oĂč je travaille pour l’AssemblĂ©e des PremiĂšres Nations (APN) au SecrĂ©tariat de la santĂ© en tant responsable du dossier de la santĂ© mentale. Le SecrĂ©tariat de la santĂ© a pour mandat de protĂ©ger, maintenir, promouvoir, soutenir et dĂ©fendre les droits naturels, les traitĂ©s et les droits internationaux des PremiĂšres Nations afin de leur garantir le droit Ă  la santĂ© holistique et au bien-ĂȘtre. L’APN est un organisme national de dĂ©fense de droits et intĂ©rĂȘts des membres des PremiĂšres Nations du Canada, lesquels reprĂ©sentent plus de 900 000 personnes vivant dans 634 communautĂ©s des PN et dans des villes et villages Ă  travers tout le pays.

Les projets comme celui-ci sont importants au fur et Ă  mesure que se transforme le discours sur la santĂ© mentale et le mieux-ĂȘtre pour parler, dans le langage de la vie et du mieux-ĂȘtre, de « promotion de la vie » plutĂŽt que de « prĂ©vention du suicide », en se concentrant sur les forces vives que nous possĂ©dons en nous en tant que peuples autochtones.

Recherche et conception

Janet Newbury

Professeur adjoint, School of Child and Youth Care, University of Victoria

Je vis sur le Territoire Tla’amin, au nord de Powell River, C.-B., et je travaille principalement Ă  l’UniversitĂ© de Victoria. L’ensemble de mon travail communautaire, de mon enseignement et de ma recherche est en lien avec le bien-ĂȘtre des enfants, des jeunes, des familles et des communautĂ©s, et il est de plus en plus orientĂ© vers ce qui crĂ©e les conditions nĂ©cessaires au bien-ĂȘtre collectif. J’ai Ă©tudiĂ© le rapport qui existe entre les approches communautaires au dĂ©veloppement Ă©conomique et social et le bien-ĂȘtre des enfants, des jeunes et des familles. Pour moi, cela place la responsabilitĂ© du changement sur nous tous, en tant que sociĂ©tĂ©, plutĂŽt que sur des individus pouvant ĂȘtre en difficultĂ© pour une foule de raisons.

Maintenant tout cela Ă  l’esprit, participer Ă  ce projet est formidable. RĂ©sistant Ă  l’attrait de pondre de belles idĂ©es qui paraissent trĂšs bien sur papier, notre action demeure constante et fidĂšle envers les principaux bĂ©nĂ©ficiaires de notre travail : de vraies personnes vivant dans de vraies communautĂ©s. PrĂ©server l’intĂ©gritĂ© du processus Ă  chacune de ses Ă©tapes assure que des donnĂ©es pertinentes seront utilisĂ©es. Cette façon de faire a engendrĂ© quelque chose de trĂšs unique. Le projet Sages pratiques pour la promotion de la vie place les façons autochtones d’apprendre, de faire et d’ĂȘtre au centre de ses prĂ©occupations, mĂȘme dans un monde qui privilĂ©gie les procĂ©dĂ©s bureaucratiques. Ainsi, ce projet a jetĂ© de la lumiĂšre et créé des liens entre un large Ă©ventail d’initiatives, d’histoires, de voix, de recherches et de connaissances existantes en indiquant comment nous pouvons tous aller de l’avant ensemble de la bonne façon et dans la mĂȘme direction.

Chris Heffley

Responsable créatif, Thunderbird Partnership Foundation

Chris appartient Ă  la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de colons d’origine Ă©cossaise et allemande. Il a grandi Ă  AmiskwaciwĂąskahikan (Edmonton). Il habite actuellement avec sa partenaire sur le territoire de la PremiĂšre Nation Tla’amin sur la Sunshine Coast de la Colombie-Britannique. Il apprĂ©cie particuliĂšrement le jardinnage, la photographie, l’art, la musique et la cuisine.

Il est le responsable crĂ©atif de Thunderbird, et il veille Ă  ce que l’organisation soit reprĂ©sentĂ©e avec un langage visuel et un ton cohĂ©rents, fidĂšles Ă  nos valeurs. Il a consacrĂ© plus de 25 ans Ă  travailler dans de nombreux domaines du design aprĂšs avoir obtenu son diplĂŽme en communication visuelle, en 1996. Plus rĂ©cemment, il a travaillĂ© comme pigiste Ă  temps plein en se concentrant sur le travail basĂ© sur des valeurs avec des clients en dĂ©veloppement communautaire, en Ă©ducation et dĂ©fense des droits, en arts et culture, en santĂ© et bien-ĂȘtre, en technologie environnementale et durabilitĂ©. Le fil conducteur entre tout ce qui prĂ©cĂšde repose sur des valeurs et des rĂšgles Ă©thiques enracinĂ©es dans une vision Ă  long terme de la santĂ© pour les individus, la communautĂ© et l’environnement afin de soutenir les gĂ©nĂ©rations Ă  venir.

C‘est un honneur pour moi de participer Ă  ce projet et de mettre mes talents Ă  profit de modeste façon afin de mettre en valeur le formidable travail de tellement de personnes et d’organismes qui se dĂ©vouent pour apporter des changements positifs dans le monde.

Jordan Davis

Concepteur graphique et développeur, Thunderbird Partnership Foundation

J’habite sur l’üle de Vancouver, sur les terres traditionnelles des peuples Lkwungen (Lekwungen) connus Ă©galement sous le nom des PremiĂšres Nations de Songhees et d’Esquimalt, dans la communaitĂ© de Langford. Je suis pĂšre de trois filles. Au cours des cinq derniĂšres annĂ©es, j’ai eu le plaisir de travailler avec la Thunderbird Partnership Foundation; avant cela, j’ai montĂ© une petite entreprise de commerce Ă©lectronique et ai travaillĂ© comme concepteur graphique, dĂ©veloppeur et photographe.

Je suis extrĂȘmement reconnaissant pour cette chance d’exercer un travail constructif et d’ĂȘtre en mesure d’en apprendre autant, tant Ă  travers la Thunderbird Partnership Foundation qu’avec l’équipe des Sages pratiques. J’ai appris que l’Espoir, le sentiment d’Appartenance, la recherche de Sens et d’Accomplissement sont les fondements de la personne en santĂ©. J’apprĂ©cie cette occasion de contribuer Ă  la promotion de la force et de la sagesse des peuples autochtones dans la mesure de mes capacitĂ©s.